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lundi 4 juin 2007

La rue des jardins


J’ai eu la chance d’y habiter hier.
Une rue remplie de calme,
Bordée de jardins jusqu’à la rivière.
Les oiseaux y viennent sans crainte des armes.
Sur le chemin de l’école,
Seules les branches tentaient de barrer ma route.
Un coin de campagne en centre ville.
Les voitures dorment dans les garages,
Les enfants y jouent sous un ciel sans nuage
Car ils ont leur espace, abri tranquille
Parmi les fleurs, les fruits et les légumes
Des potagers de mon enfance.
Même les chiens ne connaissent pas la laisse.
Le bruit des faux mécaniques sonne de concert
Aux premiers rayons de soleil elles apparaissent.
Seule l’herbe ne peut y grandir en près vert.
Bien sûr la vie m’a fait connaître d’autres rues,
d’autres quartiers,
Mais il me tarde souvent les jours ou je reviens
Dans cette ville où se trouve ma rue des jardins.
Chaque maison me rappelle chacun des pas
Que je faisais à l’heure du retour de la classe,
Les soirs de goûter au goût de chocolat.
Cet espace de verdure, théâtre de rêves qui
passent,
Des récitations et des leçons par cahiers entiers.
Le ciel étoilé en pensant à celle, désirée,
Qui existait déjà quelque part, en face.
Je savais qu’elle me ferait quitter
Ce lieu si cher à mon enfance.
Il est le témoin de mon parcours
Et j’aime à m’y retrouver seul.
Rien n’a changé, peut être ce qu’il y a autour.
J’ose espérer que la vie pourtant
Me permettra de retourner encore souvent
Dans cet espace qui me parle comme à un enfant
son aïeul.
Aujourd’hui motorisé, c’est pourtant à pied
Que j’aime revenir de la ville
Pour mieux m’imprégner de ce chez moi.
De cette rue qui pour moi est plus qu’une simple
voie.
Egoïste, je la voudrai sans issue, immobile,
Comme ignorée d’un plan de circulation oublié.
Les hommes l’ont aménagée de goudron.
Les arbres sont rentrés dans le rang.
Mais même toutes ces bêtises en béton
N’ont empêché la nature de conserver son sang
Et toutes les richesses de cette artère,
Puisqu’ils sont seuls maintenant, de balcon à
parterre,
A pouvoir vivre dans les jardins de ma rue.
Joël R.

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